
Un homme de conviction au perchoir
Après la Conférence nationale des forces vives, Me Adrien HOUNGBEDJI est élu Président de la toute première législature de l’Assemblée nationale du renouveau démocratique de 1991 à 1994, une législature qualifiée d’élitiste, d’une part en raison de la qualité politique et professionnelle des hommes qui l’ont animée, et d’autre part, au regard de la qualité des débats et des lois qu’elle a votées.
Me Adrien HOUNGBEDJI reprend la présidence de l’Assemblée nationale de 1999 à 2003 après avoir passé deux ans dans le gouvernement du Général Mathieu Kérékou avec le porte-feuille de Premier ministre en charge de la coordination de l’action gouvernementale.
On estime à près de deux cent cinquante (250) le nombre de lois dont Me Adrien Houngbédji, en dix ans de responsabilité au sommet de l’Etat, a participé à élaborer et à adopter.
Ce bilan plus que positif ne doit guère surprendre. L’homme de loi qu’est Me Adrien HOUNGBEDJI n’a-t-il pas des raisons de tenir la loi comme un premier outil sur le chantier du renouveau démocratique ? Le Président du Parti du Renouveau Démocratique est plus que convaincu qu’un Etat de droit se construit sur le socle solidifié par des lois bien mûries, bien pensées.
Aussi, l’homme a-t-il pris une part active voire décisive dans le vote de lois qui réglementent la vie des hommes et des institutions, dans un espace de liberté et d’exercice bien délimité.
Définition et/ou consolidation des institutions
- loi organique de la Haute Cour de justice,
- loi portant loi organique sur le Conseil économique et social,
- loi sur la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac),
- loi sur la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib),
- loi portant Charte des partis politiques,
- loi définissant le statut de l’opposition.
Des institutions de contre-pouvoir : la justice et la presse
- loi sur le Conseil supérieur de la Magistrature,
- loi portant statut de la magistrature,
- loi portant organisation judiciaire,
- la loi portant libéralisation de l’espace audiovisuel.
Modernisation de la société
- loi portant code du travail
- loi portant code des personnes et de la famille
Décentralisation
- lois portant organisation de l’administration territoriale
- loi portant organisation des communes,
- loi portant organisation à statut particulier,
- loi portant régime financier des communes.
Des convictions aux actes
Ces différentes actions et initiatives de Me Adrien HOUNGBEDJI au cours des première et deuxième législatures démontrent à suffisance le souci de meubler la jeune démocratie béninoise. Celui-ci se voit à travers des actes qui permettent de renforcer les différentes structures de la vie politique nationale :
Mise en place des structures répondant et correspondant aux aspirations des populations et agissant les unes et les autres pour un même objectif.
Définition du statut de l’opposition considérée à raison comme l’œil de la conscience d’une démocratie qui se respecte, ses droits doivent être pris en compte. Même si, dans le jeu démocratique, il peut lui arriver d’être minoritaire.
La libéralisation de l’espace audiovisuel, un espace meublé aujourd’hui d’une vingtaine de quotidiens, d’une soixantaine de radios, de cinq chaînes de télévision. Il fallait contribuer à mieux gérer ce printemps de la presse béninoise.
Une place plus forte à la femme : le code des personnes et de la famille reconnaît, outre le traitement désormais favorable qu’il fait à l’enfant, reconnaît à la femme nombre de droits pour des changements de qualité dans la vie sociale au Bénin. Les plus proches de Me Adrien HOUNGBEDJI considèrent l’adoption de cette loi comme un des temps les plus forts de sa gestion du perchoir ; tant il y a consacré de son énergie.
ACCESSION AU PERCHOIR
Me HOUNGBEDJI, toujours surprenant
Deux fois président de l’Assemblée nationale. Par deux fois, l’homme a surpris, par son élection au perchoir. Alors que tous le prennent pour mort politiquement, l’homme remonte la pente, se redresse et reprend la marche…
« Patience et longueur de temps valent mieux que force et rage ».
Ainsi chutait, dans les colonnes d’un quotidien béninois Les Echos du Jour, parution du vendredi 30 avril 1999, le journaliste témoin, à l’hémicycle de Porto-Novo (capitale du Bénin), de l’élection de Me Adrien HOUNGBEDJI à la présidence de la troisième législature du renouveau démocratique qualifiée de « parlement du troisième millénaire ».
On ne vendait pas vraiment cher la peau de Me Adrien HOUNGBEDJI, au regard de maintes déconvenues que l’homme a connues depuis son entrée au gouvernement du Général Mathieu KEREKOU en avril 1996, jusqu’au départ collectif des ministres Prd de ce gouvernement deux ans plus tard.
Jusqu’à cette surprenante élection au perchoir de la troisième législature, l’homme s’est muré dans un silence diversement interprété. Son score de 11 députés aux législatives du 30 mars 1999 jugé mitigé par rapport aux 19 sièges acquis en 1995 lui a valu moult sondages défavorables au sein de l’opinion publique, jusqu’aux dernières minutes de sa victoire de ce jeudi 29 avril 1999.
Sans doute que la politique a ses raisons que la raison ignore. Indubitablement, la politique a ses secrets et mystères que mêmes les plus grands initiés percent difficilement. En matière de secret et mystère, l’élection de Me Adrien HOUNGBEDJI en est un. Ni l’opposition dont fait partie l’homme, ni la mouvance ne pouvaient, raisonnablement, savourer au préalable une victoire qui se trouvait au bout d’un scrutin à grand suspense.
En effet, sur les 83 députés, les partis de la mouvance présidentielle en comptaient 41 alors que le nombre de voix de l’opposition, à laquelle appartenait alors Me Adrien HOUNGBEDJI, se chiffrait à 38, avec comme arbitres les 4 députés de l’Alliance Etoile visiblement difficiles à négocier…
Et pourtant, la surprise a eu lieu. Me Adrien HOUNGBEDJI retrouve, ce jeudi 29 avril 1999, le perchoir qu’il a perdu en 1995 au profit de Amoussou Bruno, président sortant de l’Assemblée nationale auquel il succède. Il prenait ainsi, pour la deuxième fois, les rênes du parlement béninois
Mais pour ceux qui suivent de très près l’antériorité de cet homme, l’élection de Me Adrien HOUNGBEDJI n’est qu’un « remake » dans l’histoire de l’Assemblée nationale béninoise, chargée elle-même de surprise.
En 1991, lors des tractations pour l’attribution du perchoir, il a fait preuve de compréhension et de doigté en ralliant l’unanimité faite autour de la candidature de Joseph AdjignonKèkè. Mais la confusion entretenue par quelques radicaux de la majorité parlementaire de l’époque (à laquelle appartenait Me HOUNGBEDJI) n’augurait rien de sérieux pour l’ensemble. Et comme cela se passe généralement, de nouvelles initiatives ont été rapidement prises à l’intérieur du groupe, puis Me Houngbédji a été sollicité, par une majorité plus forte, pour sauver les meubles. C’est ainsi que Me Adrien HOUNGBEDJI a été porté à la tête de la première Assemblée de l’ère du renouveau démocratique. Une législature unanimement reconnue comme étant, jusque-là, la plus élitiste que le Bénin ait connue.
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